Le métier de Gestionnaire de sinistres

Stéphane-MARLIO-MARETTE-681x1024Stéphane Marlio-Marette
Associé, ALLIASSUR
Intervenant EFE

 

Rédaction Analyses Experts : Quelles sont les missions d’un gestionnaire de sinistres ?

Stéphane MARLIO-MARETTE : Tout d’abord, c’est un technicien de l’assurance. Il peut être spécialiste d’un domaine particulier (Responsabilité Civile, Dommages, Automobile…) ou généraliste (multirisques particulier ou multirisques professionnel).

Ensuite, ses missions sont diverses.

  • Il est l’interlocuteur privilégié des victimes liées par un contrat avec l’assureur (mutuelle ou société d’assurances) ou le courtier, en les conseillant tout au long de la procédure.
  • Dès la survenance du risque couvert par la police, il est en contact avec le client pour constater les dommages subis et rassembler toutes les données nécessaires à la constitution du dossier.
  • Si ces informations s’avèrent insuffisantes, il fait appel à un expert pour un complément d’enquête.
  • Il vérifie que les garanties souscrites s’appliquent à l’événement survenu et apprécier, le cas échéant, les responsabilités.
  • Sur la base de ces éléments, il réalise l’étude pour :

o   déterminer le coût du préjudice,

o   estimer le degré de responsabilité du client,

o   calculer ainsi le montant de la prise en charge à laquelle ce dernier aura droit par rapport aux garanties incluses dans le contrat.

  • Si un tiers est impliqué, il sert d’interface avec l’autre assureur concerné, pour négocier la meilleure solution possible en préservant autant l’intérêt de son employeur que de son client.
  • Lorsqu’il a statué sur un dossier, il procède au versement des indemnités à l’assuré ou aux victimes.
  • Il agit dans le cadre contentieux lors d’un différend avec un tiers victime ou, plus rarement, avec un assuré. Dans ce cas, il engage et suit la procédure devant les juridictions concernées, en préparant l’argumentation et les instructions pour les avocats. Ainsi, il exerce les recours et fait exécuter les décisions.

Rédaction Analyses Experts : Quelle formation ou diplôme permet d’exercer ce métier ?

Stéphane MARLIO-MARETTE : Pour exercer ce métier, les cursus spécialisés dans l’Assurance avec une première expérience sont privilégiés par les recruteurs. En fonction du poste, il est possible de postuler à partir d’un Bac +2 ou +3 en Assurance ou en Droit.

Ensuite, selon le poste proposé et la complexité des sinistres à gérer, le niveau requis varie de bac + 2 (BTS assurance, DUT carrière juridiques option assurance…) à bac + 4 ou plus (maîtrise de droit privé, 3ème cycle en droit des assurances…).

Enfin, la gestion des sinistres de responsabilité civile nécessite une formation juridique avec le plus souvent une spécialisation en droit des assurances : Master I ou II en droit des assurances ou droit de la responsabilité est souvent un plus apprécié des recruteurs.

Rédaction Analyses Experts : Dans quel type d’entreprise peut-il exercer ?

Stéphane MARLIO-MARETTE : Le gestionnaire de sinistres exercent auprès des assureurs : compagnies, mutuelles. Ces dernières recrutent des gestionnaires pour effectuer la gestion des sinistres RC complexes ou dépassant des montants d’engagement.

Ensuite, au sein des cabinets d’assurance. Au-delà des majors du courtage (AON, GRAS SAVOYE…), les besoins sont variés. Ainsi, un cabinet d’assurance de proximité peut recourir à ses services pour instruire et gérer les sinistres dont il a reçu délégation d’un assureur. Je pense en particulier aux agents généraux d’assurance dans le cadre de leur mandat.

Enfin, au sein des grandes entreprises avec leur programme d’assurance Responsabilité Civile. Il n’est pas rare que la franchise soit élevée et nécessite de très bien maîtriser le processus des sinistres qui sera assumé directement par le gestionnaire.

Rédaction Analyses Experts : Quelles sont les qualités d’un gestionnaire sinistres ?

Stéphane MARLIO-MARETTE : Il doit faire preuve de grandes capacités d’analyse et de synthèse.
Il se doit d’être méthodique, organisé, rigoureux. En effet, il lui faut faire des estimations correctes en ne négligeant aucun paramètre.

C’est un interlocuteur à la fois fiable et objectif. Il faut garder une certaine distance avec les événements : il doit parfois faire preuve de fermeté face aux victimes à qui il refuse une indemnisation.

Des qualités d’autonomie sont indispensables : il gère seul les dossiers qu’il suit. Une bonne aisance relationnelle avec une excellente capacité d’écoute. Il est en contact direct avec les assurés des assureurs. Du fait de la diversité des cas à traiter, l’exercice de son métier exige de bonnes connaissances du marché et de l’actualité de son secteur, de la curiosité et un esprit de curiosité.

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